Comme beaucoup de choses en ces temps reculés, les vignes font leurs apparitions en champagne grâce à nos amis de la religion catholique. Dom  Pérignon (1638-1715) Les abbayes champenoises fleurissent de partout, permettant aux moines de vendre en grande quantité cette nouvelle denrée si appréciée et prisée des commerçants, voyageurs et nobles de l'époque. Il aura fallu de nombreuses années avant de maîtriser toutes les étapes de l'élaboration du champagne, quelques siècles permettront enfin de comprendre l'importance des cépages, de la taille, des étapes de fermentation, de remuage, de tirage dans la création de ce breuvage sublime et onctueux jusqu'à l'élaboration de nouvelles bouteilles adaptées aux bulles de champagne permettant une meilleure durée de conservation et de qualité.

Le maintien des bouchons fut rapidement un réel problème pour les sociétés et pour les consommateurs avertis. Du bouchon à la cire on passa rapidement au bouchon en liège tenu à la bouteille par un fil de chanvre posé par l'ouvrier au moyen d'un pot à ficeler. De nombreux outils fut crée en conséquence permettant un meilleur rendement à l'entreprise, mais celui - ci restait anecdotique.

 

Toutes les bouteilles étaient bien sûr fermées à la main et l'imagination de l'homme lui fit inventer divers systèmes permettant toujours d'être plus efficace qu'avant.

Ainsi intervient NICAISE PETITJEAN d'Avizé qui invente en 1855 la machine à ficeler les bouteilles, permettant un réel maintien de la bouteille avec plusieurs ficelles. Ce système de fixation était assez instable : la ficelle pourrissant facilement dans les caves humides, il fut amélioré par des fils de fer  torsadés (l'inconvénient étant d'avoir une pince spéciale qui coupait le fil de fer), puis les fils furent munis d'une petite boucle contenant une pastille de plomb comprenant l'intitulé CHAMPAGNE facilitant l'ouverture.

 

La maîtrise de l'évaporation, qui nous concerne directement, amène le célèbre JACQUESSON Adolphe (1800-1876) à créer la plaque de muselet (brevet déposé le 5 juillet 1844). Se logeant entre le bouchon de liège et la ficelle de bouchage, elle empêche le fil de fer d'abîmer le bouchon en liège et appuie sur ce dernier, ce qui perméabilise le tout d'une façon des plus correctes qu'il soit.

 

 

On eut ensuite l'idée de préformer le fil de fer pour faciliter le travail des ouvriers. Des machines furent inventées pour effectuer ce travail. Les premiers muselets apparurent ainsi vers 1881, ils étaient de 3  branches (maison Pommery) ou 4 branches pour les autres maisons. Ils se posaient directement sur le bouchon ou sur une petite plaque d'étain. Les muselets à 3 branches furent vite oubliés car en cas de rupture d'une des branches, le bouchon n'était plus maintenu correctement au contraire d'un muselet à 4 branches. La plaque d'étain fut remaniée et améliorée, l'intitulé CHAMPAGNE pouvait se lire dessus, elle fut découpée selon le muselet facilitant l'insertion de la plaque sur le bouchon pour lui donner une belle "tête". Le muselet fut troué pour laisser apparaître les plaques.

Les filles dans les cabarets ayant une commission sur les ventes de bouteilles de champagne récupéraient les clous (aux couleurs du blason du cabaret) qui transpercés les plaques trouées volontairement par les grandes maisons de champagne. Et elles se faisaient payer aux clous. (ce qui évitait de se balader avec les bouchons)

Les plaques commencèrent à être décorées début du XXème siècle puis après la seconde guerre, elles furent associées au muselet pour constituer ce que l'on appelle aujourd'hui la plaque de muselet ou capsule. Les premières apparues furent chez la maison Pol Roger.
Nous voici à la fin du XIXème siècle, et depuis les années 60, toutes les meilleures caves de champagne proposent des bouteilles avec des plaques de muselet les plus extraordinaires et magnifiques qu'il soit possible. De vrais collectionneurs en ont plus de 5000, certains dépassant allégrement les 10 000 voir les 12 000 capsules de nos jours.  Il faut dire que plus de 300 millions de bouteilles par an sont vendues et que la France représente 58 % des ventes mondiales.

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